8 mars 2013

Pit stop

Y a-t-il un moment où les enfants se rendent compte que ça nous saoule un brin, de nous lever en pleine nuit pour les servir ?
Je veux dire, évidemment que je me lève quand elles sont malades, quand elles ont fait un cauchemar, de manière générale quand l'une se réveille en hurlant. Je me lève d'ailleurs plusieurs fois par nuit depuis quelques nuits puisque les demoiselles étant fiévreuses, il y a forcément un pit stop doliprane. 
Ce que je me demande, c'est si les petits se rendent compte qu'on n'est pas des machines, qu'eux ça les emmerde de dormir ("déjà do'mi hier, moi !" dur la vie), mais pas nous, surtout pas à 5h du matin quand on est tiré d'un rêve qu'on voit déjà nous échapper, qu'on ne sait pas très bien quand est-ce qu'on va réussir à se rendormir, si on y arrive, mais qu'on sait très bien que demain tout à l'heure on sera complètement nase. Et que donc, quitte à réveiller maman, qui est là pour toi si ça va pas mais faut pas abuser non plus, vaut mieux avoir une raison et aussi c'est pas plus mal d'y mettre les formes, genre m'amadouer un tout petit peu.
Par exemple cette nuit la petite m'a appelée, a dit "soif". J'ai été lui chercher son verre d'eau sans rien dire parce que
1 elle avait 39,
2 elle était véritablement assoiffée et m'a vidé le verre cul sec,
3 de toute façon elle ne sait pas encore très bien parler.
Mais j'ai un peu tiqué sur le "j'veux de l'eau" de la grande, juste quand je reviens après avoir remmené le verre de sa soeur. Alors que
1 elle avait 37 tout rond,
2 elle a bu 1 gorgée et demie,
3 elle sait très bien dire s'il te plait merci quand elle veut.
J'ai rien dit parce que j'avais envie de retourner me coucher fissa mais j'ai noté dans ma tête qu'il faudrait que je lui explique 2-3 trucs. Notamment que le sommeil c'est IMPORTANT, tout comme la politesse, que quand on me parle gentiment j'ai bien plus envie de rendre service (étrangement), et que quand on me réveille je suis à prendre avec des pincettes donc ne me réveille pas pour rien !
Je pense que les enfants doivent toujours savoir que les parents sont là s'ils ont besoin d'eux. Ce qui n'empêche pas qu'on n'est quand même pas là pour se faire tyranniser. Trouver le juste équilibre, tout un programme.

En parlant d'équilibre, la petite, malade, n'a pas faim mais veut bien manger du gâteau au chocolat et des bonbons. Elle n'a pratiquement que ça dans le ventre depuis hier. C'est mal ? Bof, quand je suis malade je me nourris de coca alors je ne vais pas l'embêter avec ça. (J'ai mangé l'unique chewing gum de leur sachet de bonbons et j'ai l'impression qu'on m'a attaqué la bouche à l'acide. J'ai fait une bulle qui m'a eclaté sur le nez et la grande m'a demandé "ça va ?" d'un air sincèrement inquiet. Rien qu'inhaler ce truc chimique j'ai cru m'étouffer. Décidément je vieillis.)

Terminons sur le genre de discussion qui ferait oublier le sommeil en retard et bien plus :
Ma grande me demande "Maman je t'aime jusqu'à 39 (le nombre le plus grand jusqu'où elle compte toute seule), et toi tu m'aimes jusqu'à combien ?
- Jusqu'à l'infini.
- C'est combien l'infini ?
- C'est tellement loin qu'on ne peut plus compter. (Allez expliquer l'infini à un enfant de 4 ans, tiens)
- (réflexion) Alors si par exemple l'infini c'est là (elle place sa main à hauteur de menton), moi je t'aime jusque là au-dessus (main plus haut qu'elle peut) !
- (émue)"

Et sinon, la grande a traité sa soeur de tête de poule. Voilà.

1 commentaire:

Titi.EC a dit…

A l'infini.... et au-delà !