2 mars 2013

Voyage voyage

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, on est allées au square cet après-midi. [J'ai écrit ce billet avant-hier. Peu importe.]
JE ME SUIS TRAINEE AU SQUARE. Pas le petit, le grand. Carrément.

Il y a celles qui ne jurent que par le parc, qui y vont allègrement dès qu'il n'y a pas tempête de neige. Si si, il y en a. Je dis "elles" parce que, bon, la population adulte à la sortie des classes est quand même majoritairement féminine. Moi ça me dépasse un peu, cet entrain pour aller au parc, j'aimerais bien mais je n'y arrive pas, ça me crispe, je suis bien mieux chez moi. Mais ça fait plaisir aux filles, alors éventuellement quand il y a d'autres gens que je connais ou vraiment pas grand monde, je me force et on y va. Mais là, il y avait du monde. Et on était encore à 50m des jeux que je ressentais déjà cette sensation familière de claustrophobie, ça m'étreignait la poitrine, là, super.
Le square, c'est l'angoisse.
Plein de gosses qui courent dans tous les sens (ils ne savent donc pas juste MARCHER ?), des trottinettes et autres moyens de locomotion, garés ou en mouvement, des grands qui ne font pas attention aux petits, des petits qui veulent faire comme les grands, des gens partout, un microcosme qui a l'air d'avoir une vie propre. Comme des particules surexcitées qui s'évitent on ne sait comment dans leurs trajectoires aléatoires. Je ne saurais même pas dire exactement pourquoi, mais je ne me sens pas à l'aise au parc. Alors que les enfants, eux, sont comme des poissons dans l'eau. Pourquoi un enfant ne se sent-il bien qu'en équilibre, les pieds en l'air, en hauteur, suspendu, en mouvement perpétuel ? Ça me donne le tourni. Le pire, c'est les grands, les pré ados, là, que personne ne surveille et qui trouvent ça cool de squatter les jeux des petits. Ils vont trop vite sur le tourniquet, font du vélo dans les allées, jouent au loup, courent vite, bref sont flippant pour les mamans des petits comme les miennes qui me paraissent encore plus petites là d'un coup.
Mais qui courent vite, elles aussi.
Coup d'oeil à gauche, la grande est là, coup d'oeil à droite, la petite est là, à gauche, elle est là, à droite, elle... n'est pas là. Ah merde j'aime pas ça, grop coup de flip à chaque fois, j'ai pas 4 bras 4 yeux, ah ça y est repérée, non mais vous pouvez pas rester ensemble ? Ben non.
Enfin de plus en plus, si, heureusement. Je ne suis pas nostalgique de cette période où la grande n'est pas si grande que ça mais veut tout essayer et court partout, pendant que la petite est trop petite mais veut faire quand même, environ 15 secondes chaque jeu, mais pas toute seule. Un oeil sur la grande, un sur la petite, de temps en temps un regard à la poussette/aux trottinettes... Je suis comme en apnée, maman quand est-ce qu'on rentre.
Il y a celles qui arrivent à restreindre leur progéniture à un carré de pelouse, et j'ai été grandement soulagée de voir que je pouvais aussi, si les filles sont bien briefées dès le départ et si on est sur ce carré de pelouse avec des copains. Seules, ce n'est pas la peine d'y penser, si on va au parc c'est pour les jeux, je peux lire ça dans leurs jolis petits yeux qui savent ce qu'ils veulent. Et des fois on rencontre d'autres enfants aux jeux. Comme cette aprem, au milieu du toboggan, une petite de la classe de la grande... et sa soeur, en chaussettes, qui tient ses bottes à la main. Je jette un oeil autour, je ne sais pas qui est responsable de cette enfant, faut quand même que je surveille les miennes, mais c'est l'hiver je ne peux pas la laisser en chaussettes, je lui dis "tu veux que je t'aide à remettre tes chaussures ?" elle ne répond pas.
Je lui ai remis ses bottes Hello Kitty.
J'ai regardé ma montre, le temps s'était ralenti, on était là depuis 1/4 d'heure, je ne pouvais décemment pas leur dire de rentrer au bout d'1/4 d'heure. Puis vient le moment heureux où 3/4 d'h/1h ont passé, soulagement, j'ai fait ma BA, on a atteint l'heure attendue, joie youpi feu d'artifice, allez les filles on rentre !
C'est en général à ce moment d'espoir que viennent les épuisants "encore ce jeu, et puis celui-là, et encore 5min, et une derniere fois le toboggan, et une derniere fois le trampoline...". Qui sont accueillis par une patience de plus en plus limitée. Je crois vraiment avoir un capital patience décimé par les colères, la fatigue et maintenant proche du néant. Mais il n'a pas été entamé cette fois, elles ont été super cool. Et mine de rien quand il n'y a pas de caprices, quand on n'a pas à répéter les choses 10 fois, à s'énerver, à creuser pour retrouver un peu de patience enfouie, ça fait un stress en moins.
Retour léger et ensoleillé. Tellement nickel que je suis presque prête à y retourner demain.
Je les avais briefées, mais bon des fois ça ne suffit pas. J'ai été bluffée, j'avoue. Elles grandissent.

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