1 février 2013

C'est quoi ce bordel avec Nola Kellergan ?

Après les concerts je me suis demandée si j'allais retrouver l'inspiration pour un prochain post, alors j'ai fait sobre et j'ai écrit un post lecture. J'attendais la fin de mon livre en cours pour le publier, et entre temps je me suis coincé le doigt, bref vous savez. Du coup je ne peux toujours pas promettre une cadence d'écriture régulière, mais je me dis que tant que j'ai envie de vous raconter des choses, a priori je trouverai bien de quoi me confier ici. Il suffit d'avoir cette envie. L'inspiration ne vient pas tous les jours, je pourrais peut être la forcer mais je risquerais de vous écrire un paquet d'anneries, alors je préfère attendre qu'elle vienne.
Donc pour aujourd'hui, billet lecture.
Période plutôt faste pour moi, 6 livres commencés, 6 terminés. Je suis contente, je vous en parle.

Un heureux événement - Eliette Abecassis
Même s'il est rare (enfin j'espère) de vivre l'arrivée d'un enfant de façon si négative, ça fait du bien de lire autre chose que du rose bonbon à propos de la grossesse, l'accouchement, les premiers mois de bébé. Je n'ai pas vécu toutes les situations décrites mais on peut se retrouver dans certaines anecdotes, même si le climat environnant était pour nous moins morose. Et que quelqu'un l'ait écrit, c'est bien.

Uglies - Scott Westerfeld
J'avais envie de lecture pas prise de tête, et après ce billet sur le blog Pensées de ronde, j'ai eu envie de lecture jeunesse. Me voilà donc embarquée dans cette histoire d'un monde futuriste où tout le monde est rendu beau à l'âge de 16 ans grâce à l'Opération. Tout le monde est beau, plus de jalousies, d'injustice, de toute façon on est toujours content et on n'a rien à dire puisque on est rendu un peu mouton aussi, en même temps. Du coup résistance et rébellion, et quitte à décevoir mon voisin j'ai bien aimé, j'ai eu envie de savoir la suite et j'ai lu dans la foulée le tome 2. Qui est moins bien, mais qui se lit. Ah oui les titres sont un peu nuls. Mais bon. (Et je me suis arrêtée la, je lirai peut être le dernier un jour, pour savoir la fin.)

Rêves de garçons - Laura Kasischke
Un drame est annoncé dès le départ. Le livre n'est qu'un long suspense en apesanteur avant la révélation finale. On attend ce fameux drame plus qu'on ne le pressent comme dans La couronne verte, du même auteur, où le climat de malaise était aussi très bien décrit. On sentait que ça allait mal tourner, et ça avait effectivement mal tourné. Dans celui-ci c'est le postulat de base de l'histoire, donc c'est différent, et du coup, ayant lu La couronne verte avant, je ne m'attendais pas du tout à ce type de drame (alors qu'il y avait des indices). Au final, livre très bien écrit mais je ne sais pas, je ne suis pas totalement convaincue.

L'équation africaine - Yasmina Khadra
Au début j'ai accroché au style, genre waouh j'aime bien c'est bien écrit, bien décrit. Puis moins emballée. Ça reste bien, intéressant, un médecin allemand qui vient de perdre sa femme part en Afrique avec un de ses amis et se retrouve pris en otage. Changement des priorités, découverte du sens de la vie, voyage à travers ce continent dont la beauté ne saute pas tout de suite aux yeux de notre médecin malmené. Je suis allée jusqu'au bout, mais je crois que le héros ne m'a pas été rendu assez attachant pour que j'accroche totalement. Intéressant donc, mais pas passionnant.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker
J'aime bien être complètement happée dans un livre, comme à la fin de celui-ci. Ce soir j'ai dû faire une pause dans ma lecture pour me livrer à des occupations plus terre à terre, genre préparer le dîner, mais ça a été difficile. Je n'étais qu'à moitié à ce que je faisais. Une partie de mon cerveau était avec ma famille, l'autre était restée à Aurora, à se demander ce qui était arrivé à Nola Kellergan. Alors je l'ai gardé à proximité, le livre, à portée de main, au cas où, comme une présence rassurante. J'aime bien ça mais c'est dangereux. Parce que ce qui devrait compter le plus, toujours, c'est la vie réelle, et là j'ai l'impression de l'avoir un peu délaissée. Ou alors je suis un peu chamboulée parce que j'ai fini ce roman tout à l'heure, et comme l'auteur l'écrit vers la fin, "un bon livre est un livre que l'on regrette d'avoir terminé". On lit à toute allure alors qu'on fonce dans le mur mais on ne peut pas s'en empêcher. On accélère, on accélère et quand les derniers mots arrivent, c'est le grand vide, ça y est, et comme à la fin de Némo, on se dit "et maintenant" ?
Bref cette histoire, ce n'est pas parfait, le style n'est pas le meilleur que j'ai lu de ma vie, mais on s'y attache. Petite enquête tranquille qui s'emballe sur la fin, pistes multiples et embrouillées, histoire d'écrivains et d'écriture... Problème de cet hommage : quand on cite des extraits d'un livre qualifié de chef d'oeuvre magnifiquement écrit, faudrait faire gaffe à magnifiquement les écrire. Soit on est hyper confiant et sûr de soi, soit c'est drôlement risqué, soit on s'en fout, mais c'est un peu bizarre. Les morceaux de "chef d'œuvre" imbriqués dans l'histoire ne m'ont pas paru si merveilleux, c'est dommage, mais bon comme l'histoire dans son ensemble tient la route, on passe l'éponge. A un détail près, que je ne dirai pas pour ne pas dévoiler toute l'intrigue mais qui me turlupine.
C'est quoi d'ailleurs, l'intrigue ? Un écrivain est victime du syndrome de la page blanche, le délai approche, il doit rendre son 2ème roman très attendu à son éditeur mais il n'arrive plus à écrire. C'est alors qu'Harry Quebert, son mentor, est accusé du meurtre d'une jeune fille de 15 ans, Nola Kellergan, disparue depuis 30 ans et dont on vient de retrouver le corps dans son jardin. Harry aurait eu une liaison avec elle à l'époque et le manuscrit de son plus grand succès d'écrivain, son chef d'oeuvre, était enterré avec elle. Ni une ni deux, notre héros, persuadé de son innocence, part au secours de son ami et  se met en tête de découvrir ce qui s'est vraiment passé à Aurora il y a 30 ans. Un problème se pose d'emblée, Nola avait 15 ans, Harry 34. Plusieurs fois au cours du récit des personnes s'insurgent, mais au fond, le narrateur ça ne lui pose pas plus de problèmes que ça, genre si c'est le véritable amour, celui qui n'arrive qu'une fois dans une vie, et qu'il est partagé, c'est une chance. Les héros deviennent des sortes de Roméo et Juliette brimés. Alors quoi, du moment que tout le monde est consentant, le détournement de mineur est acceptable ? L'amour est la plus belle chose au monde alors peu importe la loi ? Elle avait 15 ans, bordel ! Moi ça m'a quand même travaillée ce truc, sous couvert d'une apologie de l'amour l'auteur veut nous faire oublier que la fille est si jeune. D'ailleurs à aucun moment il n'est dit clairement qu'ils couchent ensemble, on parle de relation, de liaison, ils vont une semaine ensemble à l'hôtel, mais le terme le plus cru pour les décrire est "ils s'embrassèrent" (alors que pour d'autres personnages, dont le capital sympathie importe visiblement moins à l'auteur, les mots sont clairs). Si la relation Harry/Nola avait été décrite de manière plus charnelle, le lecteur aurait sans doute trouvé ça moins pur, il se serait rappelé "ah mais merde c'est une gamine quand même" et que tomber amoureux à 30 ans d'une fille de 15, ça cloche un peu quelque part. L'amour, tout ça, ok, mais oh le détournement de mineur n'est pas anodin et n'a pas été inventé pour les emmerder !
Bref sinon oui j'ai aimé ce livre, même si je n'en cautionne pas tout, s'il m'a fait oublié de vivre pendant 2 jours et si la fin m'a attristée. Je m'y suis attachée malgré ses défauts. Je vais maintenant laisser passer la nuit pour m'en remettre. Et puis j'en commencerai un autre...

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